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Serbie, nous voilà!


Ce fut peut-être la plus drôle entrée en matière qu’on ait eu jusqu’à maintenant ! Peut-être deux kilomètres après le poste frontière, on s’est vus proposé du café par un homme devant sa maison alors même qu’on se demandait encore, qu’on divaguait sur comment allait être la Serbie...! Goran nous invite donc gentiment à nous assoir à sa terrasse. Il revient avec du café (turc bien-sûr) et des comprimés effervescents de vitamines D (est ce qu’on paraît vraiment si mal en point?). Voilà déjà de quoi nous rebooster. Il nous a ensuite offert du Coca histoire de booster cette fois notre glycémie! Enfin, en Serbie comme en Croatie, arrive toujours le moment où on nous invite à goûter le Rakia fait maison (comme si il y avait vraiment une différence de goût...). Le rakia est tout simplement de la gnôle souvent fait à partir de prunes. On a donc eu droit a du rakia servi dans un bon verre à eau... Mais quand même, un verre s’est vraiment pas assez pour savourer le goût intense du rakia, qu’on en a eu droit à trois bons verres. Allez on va dire deux pour moi et trois pour Konrad ! A jeun, après une mâtinée de marche et à midi en plein soleil, on peut dire que la route nous a vraiment paru plus drôle pendant quelques heures! Merci Goran pour un accueil digne de la Serbie! On est d’ailleurs repartis avec notre petite bouteille de rakia qu’on aura mis un certain temps à finir sachant que toutes les semaines quasiment on aura eu droit à cette petite bouteille d’eau de vie faite maison!

Le soir même, pour notre premier soir en Serbie, on a demandé à dormir dans le grand jardin d’une propriété jouxtée à l’église orthodoxe. Un homme d’une trentaine d’année c’est avancé vers nous. Il ne parlait pas anglais mais on pouvait percevoir un grand calme chez lui ou juste une certaine retenue. On a tout de suite pensé que c’était le prêtre de l’église puis on a vite changé d’avis quand on a vu sa femme et ses deux enfants. On s’est alors dit qu’il devait travailler à s’occuper du terrain et de l’église, entretenir le tout. Il nous a même proposé de dormir dans la salle de rencontre. On était entouré de belles icônes pour la nuit. Pour lui, c’était juste aussi naturel et normal de nous offrir un grand dîner. Sa fille n’arrêtait pas de nous amener des plats et des plats qu’on avait juste envie de dire stop, que c’était trop et que vraiment on ne demandait pas tout ça. Mais Branko et apparemment sa famille aussi trouvait vraiment ça tout à fait normal. Quand on est parti le lendemain, il nous a même offert une petite icône en souvenir. C’est seulement quelques jours après qu’on a compris que Branko était bien le prêtre du village.


Un autre soir, des gens du village à qui nous demandions l’autorisation de dormir dans leur grand jardin et qui n’étaient pas vraiment d’accord, nous ont plutôt orienté très gentiment vers le pope du village, le prêtre orthodoxe. On s’est ainsi dirigé vers l’église et on a vu arriver un jeune homme avec une longue barbe noire, souriant, habillé d’une tenue décontractée qui nous a accueillit avec un anglais parfait. Il était un des deux religieux qui vivaient ici avec leur famille. Avec vos familles??? Darko nous explique que les prêtres orthodoxes doivent être mariés pour pouvoir exercer car les premiers apôtres étaient eux aussi mariés. Il y a aussi des moines mais eux vivent dans le célibat. Darko nous dit d’ailleurs travaillé main dans la main avec eux car ils ont généralement plus de sagesse car ils ont aussi plus de temps. On en vient à parler, un peu avec humour, du fait que les prêtres sont vraiment très occupés notamment à certaines périodes de l’année où ils doivent bénir toutes les maisons du village. 500 maisons à bénir en un mois deux fois par an, et autant de cafés turcs et de discussions, ça ressemble plutôt à un marathon. On lui parle de notre projet et il devient tout de suite très sérieux. Pour lui, Jérusalem évoque vraiment le terme d’un long cheminement. Il ne peut s’imaginer se rendre sur cette terre qu’une fois qu’il aura vraiment atteint une certaine sagesse car il faut pouvoir être en mesure de comprendre réellement le message laissé par Jésus dans chaque lieu. Darko change vraiment toute la représentation que j’avais des prêtres orthodoxes et de l’orthodoxie en général qui me paraissait plutôt obscure et sévère. J’avais hâte d’entrer en Serbie pour changer un peu mes aprioris. Avec Darko, je rencontre un prêtre jeune, décontracté, ouvert, accueillant, marié à une femme jeune, tout aussi décontracté et ouverte. Le lendemain, il nous a fait visiter l’église en bois dont il est responsable aux magnifiques peintures. Quand d’autres se seraient insurgés qu’on entre en short, il nous l’a autorisé bien volontier en nous disant de ne pas rester trop longtemps.


Quelques centaines de mètres après être sortis de chez Darko, nous avons rencontré un homme qui nous a invité à boire un verre alors qu’on passait devant chez lui. Il est originaire de la région mais vit à Vienne. Dans la rue se tiennent d’autres belles et grandes maisons de personnes travaillant aussi en Autriche ou en Allemagne. Il nous offre un verre de coca et nous dit d’emmener la bouteille avec nous. Il paraît vraiment heureux de nous rencontrer. Il nous demande si on veut manger quelque chose. Nous demande où nous avons dormi la nuit passée et nous dit que c’est dommage car il était hier en famille et ils avaient organisé un grand barbecue. Il aurait été heureux de nous avoir à dormir chez lui. Il nous demande aussi si on a besoin de quelque chose, à réparer ou autre. Il regarde les chaussures de Konrad et lui demande sa taille se demandant apparement s’il peut lui trouver une paire qui lui conviendrait. Konrad s’est empressé de dire qu’il n’avait besoin de rien. Il nous a ensuite conduit dans son vignoble où il était heureux de nous montrer ses cultures. Cette homme, bien que rencontré furtivement, m’a vraiment fait réfléchir. Il était prêt à nous offrir tellement mais de lui-même. Je me disais qu’en France ce genre de comportement ne passerait pas bien. On dirait sans doute qu’il est fou ou du moins, on penserait qu’il est un peu faible et qu’à être trop généreux, il finira bien par se faire avoir, par se faire abuser. C’est vrai, je me dis qu’au final dans notre société, même s’il y a bien-sûr des gens généreux, la générosité n’est pas vraiment une vertu qu’on reconnaît et qu’on met en avant. D’ailleurs, si quelqu’un est un peu trop généreux avec nous, on se demandera forcément ce qu’il a derrière la tête...


Et puis, il y a eu Rosy aussi. Elle est croate mais est partie très jeune vivre en Autriche où elle a rencontré son mari qui lui est serbe. A peine, nous avait-elle vu dans son jardin qu’elle nous demandait de nous asseoir et ce qu’on voulait boire. C’est elle qui a fini par demander avant qu’on est le temps de la faire : « alors dites moi qu’est ce que vous voulez? Vous voulez dormir ici? » « Euh bah oui, c’est à dire dire, euh, si on pouvait poser notre tente pour la nuit dans votre jardin, on a tout ce qu’il faut avec nous ». « Non non mais vous allez pas dormir dans le jardin, on a une chambre de libre. ». « D’ailleurs, vous voulez vous rafraîchir un peu? Venez je vous montre la salle de bain ». Je crois que c’est bien la première fois que 10 minutes après avoir rencontré une personne, je me trouvais dans sa propre salle de bain à prendre une douche! Au vu de tout ce qu’elle nous offrait, on n’arrêtait pas répéter merci et encore merci ne sachant pas quoi dire d’autres ou quoi faire d’autres. Jusqu’à qu’elle nous dise, « s’il vous plaît arrêtez. C’est tout à fait normal. J’ai eu beaucoup de chance et je sais que Dieu me le rendra. Alors arrêtez de me dire merci ». Ça fait réfléchir une fois de plus à cette capacité à accueillir ce qui vient et à donner... Je me souviendrai aussi de Rosy pour son verger rempli de pruniers et ses 280 litres (!!!!!!) de rakia (de gnôle) produits chaque année. « Oh et c’est pas encore assez. On en donne à droite, à gauche... ». Ce qui est marrant c’est qu’en Serbie, tout le monde produit son propre rakia ET tout le monde en donne à droite et à gauche. Alors logiquement, tout le monde devrait se retrouver avec la même quantité produite au départ, non??? Question en suspens...

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