Notre destination pour aujourd'hui était la ville de Wattwill. Arrivés au sommet de la ville, nous avons fait une pause et avons vu ce grand bâtiment perché sur une petite colline. Cela ressemblait à un monastère, nous nous y sommes rendus. Une fois sur place, nous avons vu des jeunes qui travaillaient dans le domaine. L'un d'entre eux est venu nous rencontrer avec un grand sourire et nous a demandé si nous avions besoin d'un endroit pour passer la nuit. Il nous a renvoyé vers Paolo, un des responsables. Je lui ai expliqué notre situation et lui ai demandé comme d’habitude si nous pouvions planter notre tente dans le jardin. Il m’a regardé abasourdi et m’a répondu dans un allemand un peu cassé, « Je suis désolé, je suis brésilien, je parle seulement un peu allemand et vous parlez beaucoup beaucoup beaucoup trop vite, je comprends rien ». J’ai donc expliqué plus lentement ce que nous faisions et prévoyions de faire. Il a immédiatement accepté. Durant la soirée, nous avons pu comprendre un peu mieux ce qu’était ce lieu. Occupé pendant longtemps par des sœurs apparemment coupées du monde, il a été repris il y a quelques années par l'organisation "Fazenda da Esperança", qui signifie "la cour de l'espoir". Cette organisation, qui a été créé à l'origine dans des favelas du Brésil, accueille des personnes souffrant de toxicomanie, de dépression ou de personnes qui ont perdu le sens dans leur vie, pour leur fournir un abri et un lieu de changement. Les personnes viennent ici volontairement et se réorientent par le travail et la vie communautaire. Le taux de réussite est selon lui autour de 80% pour les personnes toxicomanes. La porte est ouverte tout le temps et la seule exigence est de dire "oui je veux". Le séjour, qu'il soit d'un an, de quelques mois ou même plus, est gratuit. Le volontaire peut rompre le séjour n’importe quand. Il a la possibilité de résoudre ses problèmes et de se nourrir du travail qu’il accomplit chaque jour. Un autre responsable à qui nous avons parlé nous a dit qu'il y a trois ans, il est venu ici en tant que volontaire pour être aidé, il était sans espoir et au plus bas. Aujourd'hui, il est l'administrateur de cette institution et s'occupe des personnes qui décident de venir ici. Il nous a expliqué, qu’íl y a trois ans si on lui avait demandé d’écrire qui il était sur un bout de papier, la feuille serait restée vierge. Aujourd´hui, il pourrait en écrire des pages. Il nous a vraiment décrit ca avec un air passionné. Nous pensons que ca doit être ca le but de la vie : pouvoir dire qui on est vraiment. C’est vraiment une communauté incroyable là-bas et un projet formidable, qui s’étend depuis sa création il y a 35 ans. Il existe aujourd'hui plus de 140 institutions dans le monde entier. Ce fut un privilège de rencontrer ces gens et c’est vraiment un endroit dans lequel moi ou nous retournerons.