Ce jour-là, nous avions commencé le matin à Einseden pour arriver au lac de Zurich et à la ville de Larchen. Nous nous sommes retrouvés tout à coup dans une réserve naturelle au bord du lac, dont le chemin était certes très beau, mais semblait interminable ... Nous ne pouvions pas rester ici, car les Suisses sont très sensibles et si vous osez planter votre tente dans une réserve naturelle, vous encourez une amende pouvant aller jusqu'à 10 000 CHF. Nous avons finalement atteint un village mais nous étions si fatigués que nous ne savions même pas exactement où nous étions. Nous avons sonné à la porte d'une maison et une voix derrière nous nous a demandé ce que nous faisions là. L’homme s’est présenté comme étant Patrick et a déclaré qu’il vivait dans cette maison avec son épouse et son père âgé de 90 ans et que la décision de nous permettre de dormir ici revenait à son père. Nous avons sonné et avons attendu l'arrivée du père qui s’est présenté à sa porte avec des béquilles. Après avoir expliqué notre demande, il a sourit largement et a marmonné une phrase en suisse allemand avant de se mettre à rire. J’ai souris, un peu incertain et j’ai regardé le fils avec interrogation. Il a lu sur mon visage et a traduit ce que son père disait, que nous pouvions dormir dans le jardin tant que nous n’étions pas des bandits, car seules les personnes sympathiques ont le droit de dormir dans son jardin. Après quelques conversations supplémentaires, une douche, une soirée autour d’un café et d’autres blagues incompréhensibles, nous nous sommes finalement retrouvés dans le salon. J'ai regardé avec le père et le fils la Coupe du Monde de Hockey sur Glace Suisse contre Autriche. Le père a continué à me parler et le fils essayait de traduire pour moi tout en encourageant les Suisses et traduisant le commentateur du match. La femme de Patrick nous a aussi rejoints rapidement. Quand nous avons dit au père que notre projet était d’aller jusqu’à Jérusalem, il a répondu que c’était bien trop loin et en montrant ces pantoufles, que lui il ne pouvait pas y aller comme ca. En fin de compte, il a suggéré que nous dormions dans le salon si on avait trop froid tout en s’inquiétant que nos chaussures ne prennent pas froid aussi… Le lendemain, en partant, l’épouse nous a proposé de repasser sur le chemin du retour